Chalom,
L'étude de la Torah est une mitsva positive des 613 mitsvot comme il est écrit (Devarim 5, verset 1) :
« Oulemadetem otam ».
Et comme on le dit tous les matins dans la prière (c'est une Michna traité Péa chapitre 1) :
« Vetalmoud Torah kéneged coulam »,
l'étude de la Torah vaut comme toutes les 613 mitsvot réunies.
C'est-à-dire que chaque mot d'étude de Torah vaut comme les 613 lois réunies, donc c'est certainement la mitsva positive la plus importante de toutes.
La mitsva d'habiter la terre d'Israël est extrêmement importante mais elle n'est, d'après Maïmonide, qu'une loi dérabanan.
Il est vrai que Na'hmanide pense que c'est une loi de la Torah, mais néanmoins c'est toujours une ma'hloket et dans tous les cas où le Choul'han Aroukh n'a pas dévoilé son avis, on suit Maïmonide, et c'est le cas pour la mitsva d'habiter Israël.
- Dans cette mesure, si quelqu'un se trouve dans le dilemme que vous avez, il semble qu'il serait préférable de rester à l'étranger pour pouvoir continuer à étudier à plein temps.
- Néanmoins, le Rav 'Haïm Kaniewsky Chalita, lors d'une interview accordé à la revue Kountrass du mois de 'hechvan 5768 (novembre 2007), affirme le contraire.
Je te cite les paroles de cette interview :
Kountrass :
- En France, de nombreuses personnes se demandent quelle décision prendre quant à leur avenir.
La situation dans leur pays n'est pas encourageante.
Une certaine hostilité se développe et certains même encouragent une aliya généralisée.
Que faut-il en penser?
Le Rav :
- Ce n'est pas une question générale, il faut traiter au cas par cas.
Kountrass :
- Que dire en tout cas des personnes qui sont actives dans le monde du travail et qui pensent faire leur aliya ?
Le Rav :
- Tout dépend de leurs moyens de subsistance.
S'ils ont de quoi vivre en France et qu'ils n'ont à priori aucune entrée d'argent prévue en Erets Israël, comment peuvent-ils venir ?
(ndlr: le Rav estime donc qu'une famille qui veut venir en Erets Israël doit tout d'abord s'assurer des moyens de subsistance.
A défaut leur aliya n'est pas conseillée).
Kountrass :
- Et qu'en est-il des personnes qui étudient la Torah ?
A l'étranger, si leurs moyens de subsistance sont par nature relativement faibles, les allocations familiales et autres aides sociales leurs permettent néanmoins d'élever dignement leurs familles.
Alors qu'ici la situation s'est nettement dégradée sur le plan de l'aide aux étudiants en Torah.
Le Rav :
- Il est évident qu'en général le niveau d'étude de Torah et l'ambiance qui y porte sont de loin supérieurs en Erets Israël.
Que D. en soit loué!
La décision pourra en conséquence être différente:
Une telle personne peut venir, et D. l'aidera
(ndlr: cette réponse est évidement assez forte:
Au contraire d'un foyer dont le soutien est plongé dans la vie active, auquel cas il est important d'avoir une source de revenus assurée avant d'émigrer, dans le cas d'étudiants de Torah, même mariés, le Rav donne la préférence à la vie en Erets Israël, du fait des grands centres d'étude de Torah qui s'y trouvent, l'intendance suivra...).
Donc je pense que les choses parlent pour elles-mêmes.
Mon conseil est de vous adresser au Rav 'Haïm Kaniewsky Chalita lui-même qui saura vous donner un conseil exactement adapté à votre situation.
Que D. vous aide,
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Agav