Chalom,
Comme tu as dû l’entendre dans mes cours sur les Chovavim, il s’agit d’une période très propice pour effectuer la réparation des péchés relatifs à la sexualité, notamment le zéra lévatala.
Le mieux à faire est d’agir comme le préconise Rabbénou Ha-’Ari, le Rav Its’hak Louria Ashkénazi Zatsal, dans la Kabbala, à savoir que pour réparer un zéra lévatala, il faut faire 84 jeûnes consécutifs.
C’est-à-dire que durant cette période, on jeûne tous les jours (en tout 84 jours) depuis l’aube jusqu’à la sortie des étoiles, sauf Chabbat, Roch ‘Hodèch et Tou Bichvat.
Cependant, tout le monde n’a pas la capacité d’agir ainsi, mais comme j’ai déjà dû l’expliquer dans mes cours, Rabbénou Ha-’Ari écrit que si on jeûne pendant 48 heures d’affilée, soit deux jours de Kippour de suite, donc par exemple depuis dimanche avant le coucher du soleil sans interruption jusqu’à mardi soir à la sortie des étoiles, ce qui fait un peu plus de 48h, cela équivaut déjà à 27 jours de jeûnes consécutifs d’un jour.
Dès lors, certains jeûnent d’abord un jour, puis deux jours de suite, en répétant cette opération à trois reprises, donc trois séries de deux jours consécutifs (soit 27 x 3 = 81 jeûnes) ajoutées à trois jeûnes d’un jour qui font 84 jeûnes.
Mais il est très dur d’agir ainsi.
- D’autres jeûnent seulement les lundis et jeudis,
- d’autres seulement le jeudi,
- d’autres quand bon leur semble etc.
Donc durant toute la période des Chovavim, il est bien de faire des tikounim (réparations), mais la véritable réparation s’effectue comme je te l’ai expliqué.
Sinon, vu que cela est très difficile, on peut aussi jeûner durant un jour entier, par exemple comme Kippour, ou bien trois jours (jeudi, lundi et jeudi, ou lundi, jeudi et lundi), après quoi on donne à la tsédaka la somme d’argent qui nous aurait été nécessaire pour manger pendant 84 jours.
- Par exemple, si quelqu’un évalue que ses repas lui coûtent en moyenne 5€ par jour,
- il multiplie ce chiffre par 84,
- ce qui donne 420€,
- somme qu’il donnera à la tsédaka durant l’un des jours où il jeûne.
Si le fait de donner une telle somme lui est difficile,
il n’est pas obligé de calculer cela en fonction de ce qu’il mange au quotidien et :
- il peut remplacer ces 5€ par le coût d’un peu de pain et de margarine,disons 2€ par jour.
- Il multiplie ce chiffre par 84,
- ce qui donne 168€,
- somme qu’il donnera à la tsédaka durant l’un des jours où il jeûne.
Donc ce que ton ami t’a dit n’est ni juste, ni faux.
- Tout d’abord, cette année où il y a un mois supplémentaire, il y a 8 semaines de Chovavim et non 6 semaines,
donc le tikoun est plus grand et on peut ainsi mieux réparer par rapport aux années de 12 mois où il n’y a que 6 semaines.
D’ailleurs, cette année, la période se nomme « Chovavim Tat » car on ajoute deux Parachiot supplémentaires.
(Chovavim sont les initiales de Chémot, Vaéra, Bo, Béchala’h, Yitro, Michpatim (les années de 12 mois où il y a 6 semaines), tandis que les initiales de Térouma et Tetsavé forment le mot Tat (les années de 13 mois où il y a donc 8 semaines, comme cette année).
- Dès lors, il n’est pas faux de dire qu’il est bien de jeûner tous les jeudis pendant ces 6 semaines (8 semaines cette année), mais on peut aussi jeûner les lundis, les vendredis etc., car de toute façon, ce sont des tikounim.
Comme je l’ai dit, le meilleur tikoun s’effectue par les 84 jours de jeûne pour réparer zéra lévatala, ou en donnant de l’argent à la tsédaka tel que je l’ai expliqué plus haut si on n’a pas la force de jeûner autant de jours.
Attention :
- Si on veut jeûner, il ne faut pas oublier de prendre le jeûne sur soi la veille au moment de la prière de Min’ha.
Si on a oublié de le faire à min’ha, on peut encore se rattraper jusqu’au coucher du soleil.
- De plus, quand on prend le jeûne sur soi, il est bien de poser une condition stipulant que si on veut interrompre le jeûne, on pourra prononcer tel ou tel verset qui, au moment où on le récitera, nous permettra d’interrompre le jeûne.
Sinon, il s’agit d’un néder (vœu) et on est obligé de continuer ce jeune jusqu’au bout.
En effet, on ne sait jamais ce qui peut se passer, un cas de force majeure peut parfois nous obliger à interrompre le jeûne, donc pour éviter tout problème, on pose cette condition au moment où on s’engage à jeûner.
Même si on n’a pas pris le jeûne sur soi mais qu’on a décidé de jeûner, on est obligé de jeûner car il s’agit d’un néder. Cependant, ce ne sera pas considéré comme un jeûne puisqu’on ne l’a pas pris sur soi auparavant.
Si on ne veut pas réparer zéra lévatala, il est bien de réparer d’autres péchés relatifs à la sexualité tels qu’une relation interdite avec une femme nida (82 jeûnes), une goya (216 jeûnes), une femme mariée à D.ieu ne plaise (325 jeûnes) etc.
Si quelque chose n’est pas clair, n’hésite pas à me réécrire.
Kol touv, et Chabbat Chalom
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Agav